Techniques
Techniques
Définitions
AQUATINTE
Gravure à l’eau-forte sur une plaque préalablement grainée de colophane en poudre ; ce procédé, développé au XVIIIe siècle, permet à l’artiste d’obtenir des effets de lavis en jouant sur les temps de morsure et la finesse de la résine, créant ainsi des zones des valeurs différentes sans procéder à des hachures.
BARBES
Retombées de métal le long du sillon creusé par la pointe sèche dans le cuivre. C’est le fait que l’encre s’accroche dans ces barbes au moment de l’impression qui donne à la pointe sèche son caractère particulièrement sensible, qui disparaît parfois avec l’usure de la plaque si elle n’est pas aciérée. Le mot « barbes » est aussi utilisé pour définir les bords irréguliers d’un papier non massicoté. On dit alors que les marges ne sont pas ébarbées.
BOIS (de bout, de fil)
On dit qu’une gravure sur bois est un « bois de bout » ou « debout » lorsque l’artiste a gravé son dessin sur un bloc taillé perpendiculairement aux fibres du bois. Par opposition, on dit qu’elle est sur bois « de fil » lorsque le bloc est taillé dans le sens des fibres du bois. Le bois debout est plus résistant à l’outil que le bois de fil et permet de plus grandes finesses.
BURIN
Outil en acier, taillé en biseau, avec lequel l’artiste creuse un sillon sans barbes. A l’inverse de la pointe sèche qui écorche le cuivre sans enlever de métal, laissant des barbes, le burin enlève un copeau. On reconnaît une gravure au burin notamment par la netteté du trait.
CARBORUNDUM (GRAVURE AU)
La technique du carborundum, inventée en 1967 par Henri Goetz, assimilée aux processus de gravure taille-douce est en réalité un estampage consistant à imprimer les creux crées à la surface de la plaque. On utilise pour cela des vernis servant de colle qui emprisonnent les grains de carborundum, carbure de silicium, afin de constituer des matières plus ou moins rugueuses. Plus le grain est gros plus les aspérités seront profondes et plus les noirs seront intenses sur le papier.
Pour obtenir des rendus de gris on utilise des grains plus fins.
La plaque, une fois terminée, s’imprime comme une gravure taille douce traditionnelle.
CUVETTE
Empreinte laissée par l’épaisseur de la plaque dans le papier quand elle est passée sous la presse. Certaines gravures biseautées et remises à plat n’ont presque plus de cuvette : il en reste cependant suffisamment pour reconnaître que ce sont des gravures sur métal. Dans les catalogues où l’on donne les dimensions des estampes, on parle aussi de « témoin » ou de « coup de planche ».
EAU-FORTE
Procédé de gravure en creux sur métal, généralement du cuivre, mais aussi zinc ou acier. La planche est recouverte sur ses deux faces de vernis protecteur : l’artiste, au moyen d’une pointe, dessine sur le vernis, mettant le cuivre à nu à l’endroit de son trait. Une fois le dessin terminé, l’artiste plonge la planche de métal dans un bain d’acide pour la morsure. La morsure sera plus ou moins profonde selon la dilution de l’acide et le temps de trempage de la planche : l’acide n’attaque que les endroits où le cuivre n’est pas protégé. C’est à cet endroit que se déposera l’encre à l’impression.
ESSUYAGE
Opération délicate menée lors de l’impression des gravures en taille-douce, qui consiste à nettoyer les parties qui doivent apparaître en blanc, sans pour autant vider les tailles de leur encre.
FILIGRANE
Marque dans la pâte du papier pouvant être lue par transparence et qui donne des indications sur le fabricant du papier.
GRAVURE SUR BOIS OU XYLOGRAPHIE
Gravure pour laquelle on utilise le bois comme matrice en effectuant l’encrage de préférence sur les surfaces épargnées : principe de la taille d’épargne. On distingue deux types de gravure sur bois selon la manière dont on aborde le matériau (voir Bois de fil et Bois de bout). La gravure sur bois, connue des Chinois dès le VIe siècle, se développe en Europe à partir du XIVe siècle, en même temps que la fabrication du papier.
LINOGRAVURE
Cette forme de gravure est similaire à la gravure sur bois quant à la technique ; seul le support diffère. La plaque de lino est plus tendre à travailler.
LITHOGRAPHIE
De lithos = pierre. Fondé sur l’antagonisme de l’eau et des corps gras, ce procédé, où n’interviennent ni reliefs ni creux, consiste à juxtaposer des surfaces qui, humidifiées, refuseront l’encre grasse et d’autres surfaces qui, exécutées par l’artiste à l’encre ou au crayon gras, une fois encrées refuseront l’eau et seront donc susceptibles de s’imprimer. La lithographie fut découverte en 1796 par A. Senefelder.
MONOTYPE
C’est l’impression sous la presse à taille-douce d’une œuvre non gravée, peinte ou dessinée à l’encre sur une plaque de cuivre ou sur un autre support. Il ne peut y avoir en principe qu’une seule bonne épreuve, exceptionnellement deux (l’impression fantôme).
PAPIER REPORT
C’est un papier recouvert d’une couche de gélatine et d’amidon sur lequel l’artiste peut dessiner sans avoir à manipuler des pierres lithographiques qui sont très lourdes. Le dessin est fait à l’endroit sur le papier, puis reporté sur la pierre.
POINTE SÈCHE
C’est avant tout l’outil, une simple pointe d’acier, avec lequel on grave la plaque de métal qui servira à imprimer les épreuves qui portent le même nom.
SÉRIGRAPHIE
Ce procédé d’impression similaire au pochoir est réalisé grâce à un tissu tendu contre un support quelconque et dont certaines parties ont été obturées. L’encre ne traverse, pour se déposer sur le support, que les parties non obturées.
TAILLE D’ÉPARGNE
Méthode de gravure qui consiste à creuser la planche dans toutes les parties destinées à donner des blancs, en épargnant les éléments correspondant aux traits du dessin pour leur permettre d’être encrés et imprimés. Il s’agit en général de bois ou de linoléum gravés.
TAILLE-DOUCE
Ce terme englobe l’ensemble des procédés manuels de gravure en creux sur métal (par opposition à la taille d’épargne), destinés à produire des estampes.
D’aucuns assurent que « taille douce » vient du franco-provençal « taille d’ost » c’est-à-dire de ce qu’on peut ôter par opposition à la taille d’épargne où l’on épargne.