Galerie Antoine Laurentin, Salon du dessin
La galerie Antoine Laurentin est présente au Salon du Dessin, du 27 mars au 1er avril, Palais Brongniart, place de la Bourse, Paris.
Théophile Alexandre Steinlen nait à Lausanne le 10 novembre 1859 dans une famille d’artistes. En effet, son grand-père enseignait le dessin à Vevey et ses neuf oncles étaient dessinateurs. Après deux ans d’études de théologie, c’est donc tout naturellement qu’il se tourne vers le dessin qu’il pratiquait depuis son enfance. En 1879, il quitte la Suisse pour commencer un apprentissage de dessinateur industriel dans une manufacture de tissus de Mulhouse chez un de ses oncles. Il y rencontre Emilie, sa future femme. En 1881, le couple s’installe à Paris, dans le quartier Montmartre.
Théophile Alexandre Steinlen y fait la connaissance de l’artiste Willette, père de Pierrot et Colombine qui le présente à Rodolphe Salis, également natif de Lausanne et propriétaire du Cabaret Le Chat Noir. Il y rencontre Jean-Louis Forain, Aristide Bruant, Toulouse-Lautrec, Félix Vallotton, Alphonse Allais, Paul Verlaine. Steinlen collabore dès ses débuts au journal « Le Chat » avec des dessins satiriques qui rencontrent un grand succès. Dès 1885, il collabora également à La Revue illustrée, La Gazette des Chasseurs, La Caricature puis au Gil Blas illustré, au Rire et à l’Assiette au beurre. Il fut l’un des artistes à avoir le plus travaillé pour les cabarets parisiens. Parallèlement, il contribue au renouveau de la gravure en couleurs et fut aussi très réputé comme affichiste, grâce à sa première exposition personnelle qui fut organisée en 1893 à la galerie La Bodinière.A partir de 1893, Steinlen expose des peintures au Salon des Indépendants, s’essayant à pratiquement tous les genres : Nus, Paysages, Fleurs, Portraits et bien sur les Chats. En 1901, il est naturalisé français.
En 1903, la première grande rétrospective de l’artiste est organisée par l’éditeur Edouard Pelletan. Il expose également à Londres en 1914, avant la mobilisation générale. Il s’attache par la suite à illustrer la guerre « à l’arrière », décrivant avec précision la vie quotidienne des civils. Ce n’est qu’après la guerre en 1917 qu’il est organisé une très importante exposition concernant ces « Œuvres de guerre ». Théophile Alexandre Steinlen meurt en 1923 à Paris dans ses éternels quartiers montmartrois. Rendu célèbre par son affiche du Chat Noir, il fera de ce thème iconographique son emblème, symbolisant liberté et monde onirique.
Les chats seront donc ses sujets de prédilection, les représentant endormis, irrités, joueurs… Mais surtout, Steinlen est l’artiste ayant dépeint les mœurs populaires de la vie parisienne des années 1900, se rapprochant alors de la démarche naturaliste de Zola : il observe très rigoureusement, avant de croquer sur un carnet d’aide mémoire, qui lui permet ainsi de créer des oeuvres élaborées. Elles relatent avec justesse la Belle-Epoque parisienne, centre de la vie culturelle mondiale. Les historiens les utilisent parfois comme véritables témoignages d’une époque révolue.
Il utilise de nombreuses techniques comme l’encre de Chine, l’aquarelle, l’huile, le crayon ainsi que le pastel et la gouache.
Cette œuvre de Steinlen représente une jeune fille retirant ses bas pour faire sa toilette dans le tub situé au premier plan. Steinlen aime à peindre et dépeindre le monde des petites gens à Paris et en particulier à Montmartre où il vit depuis qu’il a quitté sa Suisse natale. Il peint des prostitués, blanchisseuses, ouvrières, mais avant tout la femme.
Dans cette composition, nous retrouvons des courbes qui se répètent entre le tub, le broc, la cuvette jusqu’au dos rond de la jeune femme tandis que les lignes du plancher entrainent l’œil jusqu’aux lignes verticales du papier peint.
Le pastel venu rehausser le monotype, donne du velouté au tissu du meuble de toilette, met en évidence les cheveux et les bas de la jeune femme, et surtout rend unique cette œuvre multiple.
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